14/03/2011
TREMBLEMENT DE TERRE ET RISQUE NUCLÉAIRE: EN PROVENCE COMME AU JAPON !
A l’exemple du Japon le « Pays d’Azur » reste exposé à une catastrophe semblable, si l’on se réfère aux deux documents ci-dessous.
LE SEISME DE 1909 EN PROVENCE
Le séisme du 11 juin 1909 fait référence à un séisme de magnitude 6,2 sur l'échelle de Richter qui s'est produit dans le Sud-Est de la France et qui entraina d'importants dégâts et destructions au sein des villes de Salon-de-Provence, Vernègues, Lambesc, Saint-Cannat et Rognes dans le massif de la Trévaresse en Provence (Bouches-du-Rhône). C'est le tremblement de terre de magnitude la plus élevée enregistré en France métropolitaine depuis celui de Roquebillière en 1654. Il fut également ressenti dans les départements du Gard, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et du Var.
Le bilan humain fait état de 46 morts et 250 blessés. L'ampleur des dégâts matériels fut considérable puisque 2 000 constructions furent endommagées et ce pour un coût total de 2,2 milliards de francs.
L'origine de ce tremblement de terre se trouve dans le rapprochement de la plaque africaine (plus précisément de la plaque adriatique) en direction de la plaque eurasienne au nord et qui a pour conséquence le plissement de la croûte terrestre, à l'origine de l'érection des Alpes, et la formation de failles engendrant les séismes.
Depuis, aucune activité de forte ampleur n'a été à déplorer mais la vigilance reste de mise. Classée en zone II, soit à sismicité moyenne, cette région demande au préalable que les règles de construction parasismique soient rigoureusement appliquées.
Plusieurs secousses préliminaires se produisent à divers endroits de Provence : le 26 mai 1909, au Puy-Sainte-Réparade et le 28 à Saint-Cannat. Peu avant la secousse principale, le 11 juin, on remarque le comportement anormal d'oiseaux volant bas, avec des cris de frayeur, de chiens hurlant à la mort, et de chevaux piaffant.
Le 11 juin 1909, à 21h15, deux secousses très violentes ébranlent la Basse-Provence, et, plus particulièrement, l'est du département des Bouches-du-Rhône. La profondeur du tremblement de terre est évaluée à 10 kilomètres.
Le 14 juin, on fait état d'un bilan de 43 morts. Le 15 juin, le sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur, M. Mauzan, sous les ordres du ministre Clemenceau, visite les villages détruits.
Le 16 juin, le bilan est porté à 46 morts et plusieurs centaines de blessés. On évalue les dégâts, le 19 juin, à 15,5 millions de francs, dont 4,6 millions à Salon-de-Provence, 2 millions à Saint-Cannat et 1,55 millions à Rognes.
Dans les semaines suivantes, des répliques, parfois violentes, surviennent, jetant l'effroi parmi la population : le 10 juillet, à Meyrargues, les 12, 13, 14 et 16 juillet à Puyricard, Arles, Lambesc, Marseille et Toulon.
La population, sous le choc, craint la violence des répliques et passe ses nuits à la belle étoile, sur les places ou dans les jardins publics, dans la crainte de l'effondrement de bâtiments. Ainsi, à Aix-en-Provence, « la place des Prêcheurs se remplit de gens dormant sur des matelas », comme en témoigne la mère d'un académicien.
Les dégats :
A Lambesc (Bouches du Rhône), de nombreuses maisons détruites,
Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : La toiture de la vermicellerie Augier s'effondre, Cornillon-Confoux (Bouches-du-Rhône) : Destruction partielle de l'église (écroulement du tympan), La Barben (Bouches-du-Rhône) : destruction d'une tour du Château, Le Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône) : Plus de vingt maisons détruites, deux morts, l'eau devient boueuse dans plusieurs puits.
Mouriès (Bouches-du-Rhône) : la partie supérieure du clocher est abattue.
Pertuis (Vaucluse) : dommages causés à plusieurs ponts du canal de Marseille.
Rognes : dégâts considérables. Quatorze morts, l'effondrement d'une bergerie provoque également la mort de 150 moutons.
Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) : Dégâts considérables. Vingt mètres de murs du château de l'Empéri sont abattus.
Venelles (Bouches-du-Rhône) : Le haut du village est rasé dans sa plus grande partie.
Vernègues (Bouches-du-Rhône) : Effondrement du château. La quasi-totalité des maisons est détruite. Deux morts. Le village a depuis été rebâti plus bas.
Avignon ; le clocher du couvent des Augustins bouge ; il est resté penché depuis ...
Nota : le séisme est ressenti jusque dans le Gard, notamment à Nîmes .
Témoignages
Plusieurs témoins du tremblement de terre en ont livré un récit réaliste :
Alfred Émile Sorel, romancier : « Un vacarme de vaisselle qui tombe, un plancher qui fléchit, une suspension qui se met à décrire un cercle fantastique, un grondement qui augmente et assourdit, des meubles qui roulent sur le sol ; enfin le fracas d'un bombardement, un obus qui éclate. Une voix, à mes côtés : "Un tremblement de terre". Cela n'a duré que vingt secondes ; il y a des instants où les forces se centuplent. »
Un habitant de Pertuis se trouvant à son cabanon (Archives municipales) : « Les arbres sont secoués comme si des enfants quand ils veulent en faire tomber les fruits. Les blés environnants agitent les épis en se heurtant font un bruit qui n'est ni celui du vent, ni de la faux ».
LE CENTRE D'ETUDES NUCLEAIRES DE CADARACHE
Le centre d'études nucléaires de Cadarache est l'un des plus importants centres de recherche et développement pour l'énergie nucléaire en Europe; il comprend 19 installations nucléaires de base - dont une usine fabrication de combustible MOX à l'arrêt et en démantèlement- et emploie environ 6000 personnes dont 2100 agent du CEA. Le reste de l'effectif est constitué d'agents de l'Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire, de différentes filiales d'AREVA (AREVA NC, et AREVA TA), du personnel d'ITER et de celui des divers sous-traitants. En outre, le CEA reçoit environ 6500 visiteurs par an ainsi que 450 stagiaires universitaires et scolaires. Le centre de Cadarache a été créé par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) le 26 octobre 1959 et inauguré en 1963, principalement pour étudier une nouvelle filière de réacteur : les réacteurs à neutrons rapides (RNR). Le premier prototype de ce type de réacteur (Rapsodie) y a été construit. le suivant Phenix a été construit sur le site de Marcoule et exploité jusqu'en 2008.
Cadarache est situé sur un site de 1 625 hectares (dont 867 clôturés) au confluent du Verdon et de la Durance, sur la commune de Saint Paul les Durance dans les Bouches-du-Rhône, à une quarantaine de kilomètres au nord d'Aix-en-Provence, aux confins de trois autres départements (Alpes-de-Haute-Provence, Var et Vaucluse).
Les activités du centre du CEA/ Cadarache sont réparties autour de plusieurs plates-formes de recherche et développement sur l’énergie nucléaire (fission et fusion) mais aussi sur les énergies nouvelles (biomasse, hydrogène, solaire, etc.) et les études sur l'écophysiologie végétale et la microbiologie. Le budget du CEA Cadarache est de l'ordre de 400 millions d'euros annuels (hors masse salariale), majoritairement dépensés sur la région PACA.
Explosion en mars 1994, le 31 mars 1994, une violente explosion de sodium a eu lieu lors des opérations de démantèlement du réacteur nucléaire expérimental Rapsodie, elle a fait un mort et quatre blessés. Cet accident a été classé en niveau 2 sur l'échelle des incidents nucléaires (échelle INES). il n'y a pas eu contamination radiologique de l'environnement.
Incendie en novembre 2004 Un départ de feu s'est produit avant d'être maîtrisé sur des pièces radioactives dans le Centre de Cadarache[, ce feu est resté confiné à l'intérieur de l'installation, il n'y a eu aucune contamination de l'environnement. Panne sur une balance en mars 2006 Le 6 novembre 2006 à l'Atelier de technologie du plutonium (ATPu), d'Areva NC, des employés d'Areva-NC ont par deux fois chargé un broyeur avec des rebuts de pastilles de combustible MOX (mélange d'oxydes de plutonium et d'uranium). Une inspection de l'ASN, faite le 16 novembre, a conclu que la balance de contrôle du chargement du broyeur était cassée depuis mars 2006. La « masse critique » (+/- 16 kg de matière fissile) n’a pas été atteinte, mais bien au-delà des 8 kg autorisés, ce sont 13 kg de pastilles, équivalent à 3,9 kg de matière fissile, qui avaient été chargées dans le broyeur. À partir de 16 kg de matière fissile, dans certaines conditions de géométrie et en présence de modérateur, une réaction nucléaire aurait pu spontanément s'enclencher. L'incident a été rendu public par le CEA le 10 novembre 2006. Il n'a donné lieu à aucune contamination de l'environnement. Ce sont la balance de pesage cassée, mais surtout des consignes « hors procédure » (l'opérateur utilisait une balance à côté du broyeur et non celle en dessous de celui-ci comme prévu) qui ont conduit à cet incident qui a été jugé par le CEA « sans conséquence pour l'environnement ou la santé » et ne nécessitant qu’un classement de niveau 1 sur l'échelle INES. Mais suite à « l'accumulation d'erreurs humaines » et aux « défaillances constatées dans les processus d'assurance de la qualité » démontrant des lacunes importantes dans la culture de sûreté de l'exploitant, l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire française) a annoncé le mardi 9 janvier 2007 avoir classé l'incident au niveau 2 de l'échelle internationale des événements nucléaires. Incendie en octobre 2008 Un incendie s'est produit le 1er octobre 2008 sur une installation non nucléaire [10] Sous évaluation d'une quantité de plutonium. Le 6 octobre 2009, il est révélé que l'atelier de technologie du plutonium contient, en rétention, 22 kg de plutonium (le CEA estime que la quantité totale pourrait s’élever à près de 39 kg), et non 8 kg comme initialement prévu par le Commissariat à l'énergie atomique. L'Autorité de sûreté nucléaire a classé l'incident au niveau 2 le 15 octobre et a suspendu le démantèlement de cet atelier. Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire sur l'incident. Cette matière résiduelle, constituée de poudres de très faible granulométrie et très souvent invisible à l'œil nu est la conséquence du fonctionnement industriel de l'installation entre 1966 et 2004. Il a dans cette période été produit 350 tonnes de combustible. Cette matière, déposé de façon diffuse dans les quelques 450 boites à gants de l'installation, a été rendu accessible (et donc mesurable) par les opérations de démantèlement en cours. la densité du plutonium est particulièrement élevée (19.8). Il est ici principalement présent sous forme d'oxyde de densité théorique 11.46. une masse de 20 kg de plutonium représente donc un volume d'environ 2 l, déposé de façon hétérogène dans 450 boites à gants, représentant une surface de dépôt potentiel de plus de 2 000 m². Sous-évaluation d'une quantité d'uranium faiblement enrichi. Suite à la sous-évaluation de quantité en rétention constatée aux ATPu, le CEA Cadarache a entrepris une démarche de mesure des quantités de matières en rétention dans les installations en cours d'assainissement. Lors de ces opérations il a été constaté l'existence d'une rétention de l'ordre de 10 kg d'uranium faiblement enrichi (1.65%) dans la cellule C1 (enceinte blindée) de l'installation STAR. La rétention attendue était estimée à environ 4 kg le risque de criticité existant à partir d'une masse de 184 kg. Cet incident a fait l'objet d'une déclaration à l'ASN le 22 octobre 2009 et fait l'objet d'une déclaration formelle à l'ASN le 25 octobre proposant le classement au niveau 1 de l'échelle INES qui en compte 7. Risque sismique Le site de Cadarache est situé sur la faille d'Aix-en-Provence - Durance, de direction NNE-SSW, la plus active de France, et à proximité d'une autre, celle de la Trévaresse, de direction E-W, qui a engendré le plus grave séisme jamais enregistré en France, le Séisme de 1909 en Provence. Selon l'Autorité de sûreté nucléaire, 6 installations du Centre devront être arrêtées pour non conformité aux normes antisismiques actuellement en vigueur: l'atelier de Technologie du Plutonium : 2002 (fermé en 2003) la station de traitement des déchets et effluents : 2006 Le magasin central des matières fissiles : 2010 le parc d'entreposage des déchets : 2015 le laboratoire d'examen des combustibles actifs : 2015 l'entreposage Pégase : 2015 Selon le CEA - exploitant le site de Cadarache - certains bâtiments, conformes aux normes sismiques de l'époque, doivent être rénovés pour faire face à l'évolution des normes, mais le risque sismique est pleinement pris en compte dans la conception du projet ITER. Voir également le site "Pays d'Azur" : http://pays-d-azur.hautetfort.comINCIDENTS
09:54 Publié dans HISTOIRE, Science, SEISME, CATASTHOPHE NUCLEAIRE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tremblement de terre, radioactivité